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Le cuir de poisson : une matière qui a de l'avenir
Pratique ancestrale longtemps oubliée, le tannage de la peau de poisson fait son grand retour dans l’art de travailler le cuir.
Sommaire
Être tanneur de cuir de poisson
En Europe, il existe très peu d’artisans tanneurs de cuir de poisson. Et même, seulement un peu plus d’une soixantaine dans le monde ! En effet, cette pratique ne s’apprend pas sur les bancs d’école mais bien dans de vieux livres qu’il faut alors dépoussiérer. Plus que cela, il faut déchiffrer une écriture désuète, et un vocabulaire technique ardu.
Chaque tanneur de cuir a sa propre recette
Tanner, c’est en fait mettre au point une infinie possibilité de combinaisons de rendu du cuir. En effet, les recettes fluctuent selon :
- le poisson choisi
- la couleur désirée
- le tanin élaboré.
Le tannage de peaux de poisson : du cuir écologique ?
Le cuir de poisson peut être considéré comme une matière tournée vers l’avenir, crée en réflexion par rapport à l’environnement. En effet, les tanneurs travaillent le plus souvent dans une optique écologique. En ce sens :
- les peaux qu’ils utilisent sont les déchets de poissons consommés localement, provenant d’un pisciculteur proche de chez eux
- la consommation d’eau pour les cuves de trempage est réduite au maximum
- les matières premières pour les tanins sont également réfléchies pour être les moins polluantes possibles.
Est-ce que le cuir de poisson sent… mauvais ?
La réponse : « absolument pas ! ». En effet, le cuir de poisson sent plutôt le tanin, qui est le plus souvent végétal. D’ailleurs, le cuir animal sent bien plus fort que le cuir « marin ».
Les créations
Maroquinerie, objets de décoration ou encore bijoux, ce type de cuir se décline à l’infini. Cependant, il est plus compliqué de créer de grandes pièces en comparaison avec de la peau de vache par exemple qui a une plus grande surface.
Qu’est-ce que le tannage, au juste ?
Un très vieux savoir-faire
La technique du tannage est affaire d’ingrédients spécifiques et de préparations secrètes. Dès lors, la communauté des tanneurs conserve jalousement ses recettes mais, le cuir de poisson étant un savoir-faire rare et tombé en désuétude ces derniers siècles, plusieurs nationalités collaborent aujourd’hui pour échanger des conseils afin que la tradition se perpétue.
Naissance de la technique du tannage
Le travail du cuir de poisson est né dans le sud de la Sibérie, où le peuple nanaï le tannait pour confectionner des vêtements et des sacs étanches résistant à la pêche.
Une famille nanaï vivant en Sibérie
Du galuchat à la cour de Louis XV
Bien plus tard, dans un souci esthétique cette fois, le cuir de poisson a fait parler de lui à la cour de Louis XV : vers 1748, un gainier parisien tanne et colore du cuir de roussette et de raie afin d’agrémenter certains objets du quotidien, comme des petites boîtes. La Marquise de Pompadour, maîtresse du roi, en raffole et participe, par ses achats hebdomadaires, à la renommée de Monsieur Jean-Claude Galluchat.
Le gainier ingénieux donna son nom à la technique, en perdant cependant un « l » dans l’histoire. Ne pouvait-il pas trouver meilleure représentante que la Marquise, donc le nom d’origine est, rappelons-le, Jeanne-Antoinette… Poisson ?
Une boîte en galuchat
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